Par Ghalia Brahim
Naarouet Lahwé, Lilet Echakk, Le Risque, Ouled Moufida, Ettayara etc… Des travaux télés attendus par les tunisiens durant des mois puisque comme nous le savons tous, les acteurs réalisateurs et scénaristes tunisiens n’ont la possibilité de se produire que durant le mois de Ramadan.
Malheureusement, comme chaque année et malgré les taux d’audience élevés, la déception est toujours au rendez-vous. Des feuilletons concentrés en extrême violence nous ont, de nouveau, été réservés. Malgré la conjoncture délicate que nous vivons, nos artistes ont choisi de nous reproduire la réalité en y ajoutant des doses d’agressivité physique et morale.
La chose se sent au niveau des discours : le feuilleton Ouled Moufida par exemple a servi un discours des plus myogènes. L’un des personnages du feuilleton expliquait au second à quel point l’image de la femme divorcée est mal perçue par la société. Après un tel discours, on s’attend au moins à ce que le deuxième personnage réplique et traite la question par un discours antidote. Mais non, rien. Pareil pour le feuilleton d’Hannibal tv, des coups, de la torture des insultes en veux-tu en voilà sans aucun traitement.
Pour Naaouret Laahwé, et même si son style l’impose, la violence qu’on y voit est assez exagérée. Cela sans compter le fait que le feuilleton est très inspiré de la réalité. Une réalité dont laquelle nous nous baignons encore. 27 candidats à la présidentielle, trafics, journalistes corrmpus, dossiers médicaux fuités, salafistes déchaînés etc… A un moment on a l’impression de regarder le journal télévisé. Mais, si nous voulons être juste, ce feuilleton a au moins le mérité de contenir des dialogues sains ne contenant aucune forme de discrimination. Un bon point qui attend d’être plus amplement traité.
Pour Attayara, la fameuse caméra-cachée de la nouvelle chaîne Attassiaa qui fait fureur, représente le pire du tableau médiatique de cette année : mettre des invités dans des situations improbables, les tester jusqu’à inciter leur instinct de survie et prendre le risque de les voir souffrir de sérieux maux de santé. Une émission irresponsable cherchant les sensations fortes pour une meilleure vente et plus de publicités.
Un bilan ramadanesque assez décevant pour cette première semaine du mois sain en attendant de voir l’évolution des scénarios de ces différentes œuvres. Dans ce cadre, il serait utile de rappeler que, jusqu’à présent, le feuilleton Ouled Moufida dispose des taux d’audience les plus élevés.