- société
Sally Albright
Le 2 décembre c’est la Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage qui commémore la date anniversaire de l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution, le 02 décembre 1949.
Alors, réminiscence d’une époque révolue ? Pas tout à fait, et d’après le classement établi par l‘ONG Walk Free, l’esclavage est bel et bien présent partout dans le monde !
L’esclavage moderne (pas celui de Kunta Kinte dans Racines d’Alex Haley) a plusieurs visages et peut prendre la forme de travail forcé, de servitude pour dettes, de mariage forcé ou servile ou de vente et d’exploitation des enfants, de prostitution forcée, d’enfants-soldats ou d’enfants contraints au mariage, de domestiques asservis, etc.
Et même si l’Inde enregistre le plus grand nombre d’esclaves avec ses 14 millions (principalement les castes inférieures, les travailleurs migrants, la traite aux fins d’exploitation sexuelle et le mariage forcé), la palme revient à un voisin de la Tunisie : la Mauritanie où 4% de la population est asservie, ce qui signifie 1 personne sur 25…Autant dire une pratique normale voire banale pour ce vaste pays d’Afrique de l’ouest qui par le passé a, tout de même, banni par 3 fois l’esclavage !
La Chine figure 2ème au classement avec 3 millions d’esclaves composés de travailleurs domestiques migrants forcés dans des industries telles que la fabrication de briques, l’exploitation minière, etc. Autre point, le trafic des bébés sous le couvert de l’adoption légale est devenu un enjeu majeur.
Avec ses plus de deux millions d’esclaves, le Pakistan arrive troisième.
Le problème de l’esclavage du Pakistan peut être attribué au fait d’un effondrement de la loi et de l’ordre dû au conflit prolongé qu’a connu ce pays, par conséquent beaucoup de gens sont exploités pour compenser un manque d’infrastructures et de services que le gouvernement devrait fournir.
Même s’il y a pas mal de pays africains qui dépasse le demi-million d’esclaves (en partie lié au trafic humain surtout les enfants exploités dans les rues, les champs, les bordels et les maisons où il est fréquent de voir une enfant de sept ans qui fait office de bonne !), la Russie ne dénote pas avec plus de 500 000 esclaves. Tout comme la Chine, la Russie exploite les travailleurs domestiques migrants dans la construction et les industries manufacturières agricoles, tandis que les femmes et les enfants sont victimes, quant à eux, du commerce et de la traite aux fins d’exploitation sexuelle.
Et la Tunisie alors, me direz-vous ? Et bien avec 33 300 esclaves, elle prouve qu’elle est bien le premier pays arabe à avoir aboli l’esclavage (1846) et que même si ce chiffre dérange, il est aussi la vitrine d’un mal plus profond : le racisme. A quand des noirs à la télé, au gouvernement ?
Ce qui est plus étonnant ce n’est pas tant la prévalence de l’esclavage dans le monde mais c’est surtout comment elle peut affecter des sociétés très différentes (environ 60 000 esclaves en Amérique et 8500 en France !). Les facteurs de risque peuvent changer d’un endroit à l’autre, les causes variant largement, mais la vie des esclaves, elle, ne varie que rarement. Si Dieu fit la liberté, l’homme a fait l’esclavage…A méditer !