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Un édito d’octobre paru dans le magazine Interview, met en scène des jeunes mannequins gisant inconscientes dans la rue est à l’origine de polémique ces derniers jours. En fait le shooting, dirigé par le photographe Fabien Baron, est accusé de sexualiser les corps de femmes inconscientes.
La série photo est extrêmement dérangeante et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ces femmes sont sexualisées en tant que proies : elles gisent seules et abandonnées, inconscientes et sans défense, à la merci de la rue. On en vient à se demander quel sort leur sera réservé si elles passent la nuit sans être secourues.
Car il s’agit bien là du deuxième problème : ces mannequins se glissent dans la peau de victimes qui ont besoin d’une assistance médicale. Des taches humides à leurs côtés suggèrent des vomissements et les yeux clos, le maquillage coulant et la bouche entrouverte, une réelle situation de détresse physique et émotionnelle.
D’autres séries photos récentes ont été accusées d’esthétiser des situations de violences. En août, celle du photographe de mode indien Raj Shetye a choqué par sa scénographie rappelant le viol collectif qu’a subi une étudiante dans un bus de New Delhi. Cette année encore, le Vogue italien a publié une série stylisée version film d’horreur représentant des femmes fuyant leurs tortionnaires, sous couvert de dénonciation des violences domestiques.