Par Yassmine SEBAI –
Quatre murs surmontés d’une petite voûte. Une simple preuve de l’infinie gratitude que portaient les habitants envers un homme bon. Une bâtisse comme une autre crée en l’honneur d’un défunt qui avait imprégné son entourage de ses actions admirables.
Juste un cercueil, après tout. C’est ce qui a toujours traversé mon esprit lorsque je levais mes yeux vers « Zewiet Sidi ElMahrsi », chaque fois que j’allais à la plage.
Mais cet endroit représente tellement plus…
En me rapprochant un peu plus, un jour, j’ai découvert une enseigne qui disait « bibliothèque de plage ». Ne comprenant pas et croyant me tromper, j’ai pénétré dans l’endroit en question.
Des étagères en bois garnissant les murs; des étagères dégorgeant de livres aux pages jaunies par les années et aux feuilles endurcies par le temps. Des livres partout, de tous les genres, sortis d’époques diverses. Des livres recouvrant le long des murs. Des livres révélant multiples secrets sur les sujets qui ont rongé le monde pendant un moment de l’Histoire.
Des livres. Il y avait même un petit coin détente: un canapé en bois de cajou et deux chaises baroques qui incitent à aller s’y asseoir et savourer sa lecture. En somme, c’était comme une ère de repos où reprendre son souffle, un endroit où déposer son coeur. C’est alors que j’ai aperçu une lueur d’espoir. Cette société, NOTRE société, qui a longtemps été arriérée et qui a contracté désormais la maladie de la modernité, passe, de nous jours, le plus clair de son temps scotchée à l’écran de son mobile, tirant un trait sur ce qui l’a longtemps délecté, informée, amusée, reposée: les livres.
Mais cette bibliothèque représentait peut-être un dernier appel, un dernier message de la part de ceux qui n’ont jamais oublié. Des bibliothèques partout, c’est de ça qu’on a besoin. Au bord de la plage, dans les métros, dans les salles d’attente, dans les parcs… Ce sera peut-être le sortilège qui nous fera reprendre conscience