Sois un « Homme » !!!

« L’Etat s’engage à protéger les droits acquis de la femme, les soutient et œuvre à les améliorer. L’État garantit l’égalité des chances entre la femme et l’homme pour assumer les différentes responsabilités et dans tous les domaines.
L’Etat œuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les conseils élus.
L’État prend les mesures nécessaires afin d’éradiquer la violence contre la femme »!!!.
L’article 46 de la nouvelle constitution tunisienne marque une grande avancée dans l’histoire de la Tunisie contemporaine. Sur les pas du modernisme bourguibien de la post indépendance, la classe politique nationale a choisi d’ajouter à cet héritage l’égalité entre l’homme et la femme. Cependant…

Si l’Etat affiche une motivation à tendance progressiste, qu’en est-il de la réalité sociale en Tunisie ?

Dans un pays ancré dans sa tradition patriarcale et phallocratique, il est, a priori, difficile de dire que la société tunisienne est en phase avec les avancées progressistes entamées par l’Etat tunisien. Le « mâle » occupe en effet les devants de la scène familiale : l’enfant de sexe masculin est l’objet de toutes les attentions. Il est, de surcroit, éduqué pour devenir avant tout « un homme », un « vrai ».
Pourtant, dans la famille traditionnelle tunisienne, c’est la fille qui doit faire preuve de sagesse, qui est première de sa classe et qui travaille, contrairement au fils qui fait les quatre cents coups, qui arrête ses études et qui passe son temps à fréquenter les cafés sans chercher du travail.
Au-delà des préjugés et des idées reçues, l’article 46 de la constitution dévoile par ailleurs une réalité tout autre : celle d’une société qui commence à saisir l’importance de l’élément social féminin
L’éducation masculine apprend à « petit homme » le plaisir d’être un HOMME autrement dit, c’est la femme elle même qui apprend a son fils a adopter cette relation hiérarchisée entre hommes hommes/femmes. Etre un homme, c’est être admiré par ses pairs, être récompensé, détenir des privilèges ; ne pas l’être, c’est être assimilé à une femme, et risquer dérision et agressions.
Comment croyez-vous que ces « p’tits hommes » se comportent par la suite avec des femmes ? Eux qui sont éduqués dans la différence, ou plus exactement dans la hiérarchie de la différence