Par Rana HAMROUNI
Cabinet de Sexothérapie-
L’éjaculation précoce peut être vécue comme un véritable calvaire par les couples, autant pour Monsieur en manque de contrôle sur son corps pendant l’acte que pour Madame qui en ressent toute la frustration.
On parle d’éjaculation précoce quand un homme éjacule trop vite. Mais que veut dire trop vite ? Quelle est la norme ? Est-il question d’un temps minimum, d’un nombre de mouvements de va-et-vient ? En fait, seule l’estimation de l’homme et de sa partenaire est importante : on parle d’éjaculation précoce si l’éjaculation survient avant que l’un ou l’autre le souhaite.
Quand parle-t-on d’éjaculation précoce ?
On parle d’éjaculation précoce quand l’éjaculation survient trop vite, c’est-à-dire l’impossibilité pour Monsieur de retenir son éjaculation parfois même avant toute tentative de pénétration. La notion d’un temps minimum n’a pas cours. Qu’elle ait lieu avant la pénétration ou 5 minutes après, le problème est le même, il n’y a pas de contrôle. C’est le problème sexuel le plus répandu chez les hommes.
Quand on parle de contrôle de l’éjaculation, ce n’est pas tout à fait exact ; en fait, c’est l’excitation sexuelle que l’homme doit maîtriser. Cet apprentissage passe par le repérage des sensations prémonitoires du coït et la maîtrise de l’excitation sexuelle.
Attention à ne pas confondre sensations prémonitoires de l’orgasme et inévitabilité éjaculatoire, moment où le réflexe orgasmique se déclenche.
Ne pas avoir d’éjaculation précoce, c’est pouvoir décider du moment de l’éjaculation. C’est avoir la possibilité de retarder le moment de l’orgasme.
Il ne s’agit pas d’une maladie à proprement parler. L’homme qui éjacule rapidement fonctionne sexuellement bien… même trop bien. Ses réactions sexuelles sont rapides et dans notre monde, c’est souvent une qualité d’avoir de bons réflexes. Cependant, la sexualité est une relation à deux et pour partager du plaisir, il peut être important de pouvoir retarder le moment de l’orgasme.
L’éjaculation précoce peut être :
– Primaire si elle a toujours été présente dans la sexualité de l’homme ;
– Secondaire si elle survient après un temps de sexualité sans problème.
Mais la distinction n’est pas toujours si facile. Parfois, le moment crucial n’intervient pas trop tôt, sans avoir pour autant le contrôle du réflexe éjaculatoire. Ainsi, ces hommes ne s’estiment éjaculateurs prématurés que dans un second temps, lorsque cette belle mécanique n’est plus synchrone. Il ne s’agit pas d’éjaculation secondaire pour autant, car leur manque de contrôle dès le début de leur vie sexuelle permet de les diagnostiquer comme souffrant d’éjaculation prématurée primaire.
Rappelons que contrairement à certaines idées reçues, la circoncision n’a jamais traité l’éjaculation prématurée. On l’a longtemps pensé mais aujourd’hui on sait qu’elle ne change rien à l’éjaculation prématurée. L’idée était sans doute de diminuer la sensibilité du gland ; cette moindre excitabilité devant freiner la survenue de l’éjaculation. En fait, il y a autant d’éjaculateurs prématurées chez les hommes circoncis que chez les autres.
Les hommes souffrant d’éjaculation prématurée ont une excitabilité plus importante que les autres, ce qui les empêche d’apprendre par eux même à gérer leur excitation sexuelle. Ils n’arrivent pas à repérer les sensations prémonitoires de l’orgasme, qui sont à la base du contrôle.
Pourquoi en est-il ainsi : Causes psychologiques ? Susceptibilité physiologique ?… Actuellement, il reste des interrogations sur ce point. Des recherches ont démontré une action des neurotransmetteurs centraux. Pour d’autres, les causes de l’éjaculation précoce sont la plupart du temps d’origine psychologique et rarement dû à un problème physique.
Le stress favorise l’établissement rapide de l’éjaculation et souvent un cercle vicieux s’instaure : l’homme craint l’échec et cette appréhension favorise l’accident.
En voilà les causes les plus courantes :
– L’angoisse de la performance :
L’envie de réussir un rapport et de maintenir une érection peut générer une angoisse de performance écrasante. Cette peur se résume en une question : « Suis-je à la hauteur ?» Une préoccupation qui s’est accentuée depuis la libération sexuelle des femmes : désormais, elles réclament et protestent.
– L’empreinte de la première fois :
Un réflexe d’inhibition peut s’être durablement installé chez l’homme quand son initiation sexuelle s’est avérée peu satisfaisante. Une éducation culpabilisante, le souvenir cuisant d’une moquerie, sur la taille du sexe par exemple, peuvent raviver l’appréhension de l’échec et parasiter le rapport physique.
– La rareté des rapports :
Elle accentue l’hyperexcitabilité sexuelle. Autrement dit, moins un homme a de relations sexuelles, plus il peut être tenté de se précipiter.
– Les conflits psychiques :
Qu’ils touchent l’homme ou le couple, ces conflits peuvent provoquer l’éjaculation précoce. Elle agit alors comme une autopunition vis-à-vis de soi-même ou une vengeance inconsciente vis-à-vis de sa partenaire quand l’harmonie n’est pas assurée.
– La dépression :
Latente ou déclarée, elle perturbe le désir de manière générale. Comme les autres causes de l’éjaculation précoce, la dépression se double de cette difficulté à exprimer ses émotions que connaissent beaucoup d’hommes.
– Les douleurs physiques :
Qu’elles soient générales – osseuses, articulaires, neurologiques –, localisées sur la verge ou les testicules, elles sont susceptibles de pousser l’homme à aller vite en besogne.
– Le manque de confiance en soi sur le plan sexuel
La peur de ne pas réussir à satisfaire sa partenaire, de ne pas « assurer au lit » peut être l’une des causes de l’éjaculation précoce. Elle est d’autant plus nocive qu’après une éjaculation précoce, l’homme peut perdre encore d’un cran la confiance qui lui manquait déjà. Un cercle vicieux se crée dont il peut lui être difficile de sortir. L’anxiété peut causer des modifications chimiques dans le système nerveux, accélérant le réflexe jaculatoire. En s’efforçant de lutter contre ses peurs, l’éjaculateur aggrave sa perte de contrôle, tel un homme qui se débat dans des sables mouvants.
Les critiques négatives sur ses performances et le manque de soutien de la partenaire sexuelle peuvent enfoncer encore plus l’éjaculateur précoce dans son problème.
Un certain nombre de facteurs biologiques peuvent contribuer à l’éjaculation précoce, y compris :
– Des niveaux d’hormones anormaux,
– Des niveaux anormaux de substances chimiques dans le cerveau (appelées neurotransmetteurs),
– Une activité réflexe anormale du système éjaculatoire,
– Certains problèmes de thyroïde,
– Une inflammation ou infection de la prostate ou de l’urètre.
Oui, certains antidépresseurs ont démontré leur efficacité pour retarder le moment de l’éjaculation. Mais s’ils permettent de traiter le symptôme, ils ne traitent pas la cause de l’éjaculation précoce. C’est pourquoi dès lors que le traitement est arrêté, le problème revient. Certains hommes trouvent l’effet de ces médicaments insuffisants, le rapport sexuel leur paraissant toujours trop court. Il faut savoir que ces médicaments ne font que retarder de peu l’éjaculation.
Bien sûr ! Si l’on considère le pourcentage d’hommes, qui est de 38% voire même plus, souffrant de ce problème, de nombreuses femmes y sont également confrontées. Beaucoup de couples ont appris à vivre avec. Il existe de multiples façons de se donner du plaisir, le coït n’étant qu’un de ceux-ci. Et n’oublions pas que les femmes comme les hommes ne choisissent pas leur partenaire sur le seul critère de leurs performances sexuelles !
Oui et les méthodes d’apprentissage du contrôle de l’éjaculation ont fait leur preuve. Mais cela demande de la persévérance et la répétition d’exercices avec une partenaire. Moyennant un bon entraînement, les échecs sont très rares. Attention, certaines méthodes vulgarisées sont incomplètes. Mais si vous souhaitez disposer d’un suivi plus personnalisé, n’hésitez pas à consulter un sexothérapeute.
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