Par Dr Ines DERBEL
Psychothérapeute – Sexologue –
Le tabou et la pudeur qui entourent l’abord d’un sujet comme la sexualité associés au manque important d’éducation sexuelle en Tunisie font que nous avons beaucoup d’idées reçues la concernant. Remettre un peu les choses au point devient donc nécessaire.
Qui d’entre nous n’a pas déjà entendu au moins une des quatre idées reçues suivantes ?
Les pannes sexuelles peuvent survenir chez n’importe qui. Les raisons sont multiples pouvant aller des maladies organiques (hypertension artérielle, diabète…) aux maladies psychiques (dépression, anxiété…). Parfois il s’agit d’une simple intolérance au stress dans une période particulièrement stressante.
Ce qu’il faut retenir c’est que les pannes ne sont pas un baromètre du sentiment amoureux! Loin de là, elles sont l’expression d’une capacité physique bousculée souvent par l’anxiété de performance.
Une sexualité épanouie ne peut être jugée sur la fréquence des rapports sexuels eus, et la qualité de ces derniers n’est pas perçue dans leur durée ni par le nombre de rapports enchainés.
Ce qui fait la qualité d’un rapport sexuel c’est le temps suffisant accordé aux préliminaires, la bonne entente et l’osmose entre les deux partenaires, la sensualité avec une ambiance propice et une certaine continuité dans la relation de couple.
Ceci implique non seulement une entente sexuelle mais aussi intellectuelle et émotionnelle.
La masturbation ne rends pas sourd ! Elle « n’affaiblit pas les genoux » non plus !
Elle représente un maillon important et essentiel dans le développement psychosexuel de l’individu notamment à l’adolescence, âge ou cette pratique prend toute son importance.
Elle permet de faire la connaissance de son propre corps, de l’explorer et de se réconcilier avec lui après la période ingrate de la puberté. C’est le meilleur moyen de percevoir ses sensations et ce qui nous donne du plaisir et ça prépare à une sexualité épanouie à deux.
Ceci dit, l’excès peut amener à des situations pathologiques quand la masturbation se substitue à une sexualité à deux ou quand elle rentre dans le registre des addictions.
Depuis toujours, la taille du sexe de l’homme est un sujet sensible ; Les hommes ont tendance à croire (à tort) que la taille de leurs pénis est primordiale pour satisfaire leurs partenaires or, ce n’est pas le cas puisque les zones les plus érogènes du vagin ne sont situées qu’à quelques centimètres de son entrée.
La satisfaction dépendra donc plus de la façon dont ils mèneront le rapport (préliminaires, stimulation de la partenaire…)
Il serait par ailleurs utile de rappeler que la taille moyenne du pénis est de 9 centimètres au repos et de 13 centimètres en érection et que les femmes sont plus souvent inquiètes face à un homme ayant un gros pénis, car cela peut être une véritable source de douleur.
Le point G ou le « point Gräfenberg » activement recherché par tous …n’existe manifestement pas !
Des scientifiques se sont penchés sur la question et après avoir passé près de 100 études ils ont conclu que qu’il n’y avait pas de preuves solides et consistantes de l’existence du célèbre point G » en tant qu’entité anatomique distincte.
Il n’aurait donc aucune place dans l’atteinte de l’orgasme d’autant plus que la voie la plus importante d’accès à la jouissance passe par la stimulation du clitoris.