« Tu es frigide », « tu es de marbre », « tu n’as pas de plaisir »… Le terme « frigide » fut souvent employé à tort et à travers par les hommes au fil des années pour dénigrer la gent féminine.Sa connotation reste péjorative, très dévalorisante.
Dès le début, soyons clair, il n’y a pas de femme frigide physiologiquement.En revanche, certaines maladies peuvent jouer un rôle fortement inhibant. Il y a une femme qui n’est pas connectée avec son corps sexuel.Dévoilons les voiles sur ce tabou dont se plaignent en cœur les femmes par méconnaissance des causes.
Ce que l’on appelle frigidité est un trouble ou un dysfonctionnement sexuel qui se traduit par une impossibilité à éprouver du désir sexuel pendant une période.Frappant à des degrés divers, la frigidité devient un trouble significatif lorsqu’elle perturbe les relations sexuelles normales.
La baisse ou l’absence de libido est un trouble aussi bien féminin que masculin, et les origines en sont les mêmes, et sont souvent d’ordre psychologique : dépression, mal-être, timidité, mais aussi l’influence de certains traitements médicaux, etc.Ces troubles sexuels sont variés, et concernent près d’une femme sur deux et un homme sur dix, à au moins une période donnée de leur vie. Il s’agit donc d’un dysfonctionnement courant, pour lequel il existe des solutions. Il ne faut en aucun cas considérer l’absence de désir ou de plaisir comme une maladie.
Le terme «frigidité » n’est plus utilisé par les sexologues et sexothérapeutes, du fait de sa connotation péjorative et d’un manque de définition précise. On lui préfèrera anaphrodisie.
L’anaphrodisie, ou absence de désir sexuel, qui correspond à l’absence de plaisir physique, survient chez la femme lorsqu’elle n’éprouve pas de jouissance pendant les rapports sexuels, soit que l’acte sexuel lui répugne, soit un manque d’intérêt pour le sexe, associé le plus souvent à un manque de plaisir lorsque la femme a tout de même des relations sexuelles. Souvent la femme, afin de sauvegarder son couple, simule le désir et montre une certaine complaisance dans les rapports sexuels.
Ce trouble peut être générale, c’est-à-dire que l’on ne ressent pas du tout de désir ni de plaisir sexuel durant une période, ou occasionnelle, si l’on a des périodes de désir de temps en temps, ou bien qu’avec un seul partenaire. Elle présente également plusieurs degrés, qui vont de l’absence totale de sensations pendant les rapports à un plaisir très faible et modéré.
L’absence de désir sexuel ne doit pas être confondue avec le vaginisme qui correspond à la contracture involontaire de la musculature pelvienne rendant la pénétration difficile voire impossible.
L’anaphrodisie est à différencier aussi de l’anorgasmie et de la dyspareunie. L’anorgasmie est l’impossibilité à atteindre l’orgasme, et la dyspareunie se traduit par des douleurs lors des rapports sexuels.
Toutes les femmes ne souffrent pas de ce manque de désir et certaines assument entièrement le fait de se désintéresser totalement de la sexualité.
Ce problème est bien souvent dû à un blocage psychologique. Mauvaise expérience, éducation trop rigide qui a empêché la femme de s’ouvrir au plaisir, reviennent souvent. Et lorsque la jouissance n’est plus au rendez-vous, la première question reste : est ce qu’il s’agit d’une absence de plaisir ou d’une perte de désir ? Il faut vite savoir faire la différence pour traiter le problème au plus vite.C’est en progressant dans la découverte de son corps et dans la complicité avec son partenaire que la femme accède à cette jouissance. Certaines ne connaissent ce plaisir que sur le tard, parfois à l’occasion d’une nouvelle union.
Les troubles du désir sexuel peuvent apparaître de façon soudaine ou lente, ou bien exister depuis le début de la vie sexuelle.Lorsque celle-ci est soudaine, la cause est souvent un choc psychologique, comme le décès d’un proche, une infidélité, la naissance d’un enfant, le stress…
L’anaphrodisie ne doit pas être taboue. Elle peut se résoudre d’elle-même en mettant des mots sur ce problème. Vous avez peut-être un blocage dû à une mauvaise expérience sexuelle ou des à priori sur le sujet causés par l’éducation ou l’absence de l’éducation sexuelle. Il y a aussi le stress, la fatigue, le manque de confiance en soi.
Les plus courantes sont les suivantes :
Parfois aussi, une femme peut cesser de désirer son compagnon simplement parce qu’elle ne l’aime plus, ou parce qu’elle ne le voit plus comme un amant.
Un diabète évolué par exemple, une sclérose en plaques, et plus généralement toutes les maladies neurologiques. Les maladies endocriniennes, comme les troubles de la thyroïde, sont également en cause.
L’anaphrodisie peut également être la conséquence d’un traitement médical. Certains médicaments peuvent anesthésier les sensations, à savoir les psychotropes, les neuroleptiques, les antidépresseurs, les anxiolytiques, et autres somnifères. Ils peuvent entraîner une forte baisse de la libido et de l’excitabilité.
La pilule par exemple peut provoquer aussi une baisse de libido et être l’une des causes.
Quand on ressent une sorte de mise à l’écart de la sensation sexuelle, ou une forte inhibition accompagnée d’une angoisse indéfinissable, il faut vérifier s’il n’y a pas un traumatisme majeur. Certains abus sexuels dans l’enfance, ou même des postures incestueuses sans pénétration peuvent avoir des effets désastreux sur le développement sexuel. Il est fort recommandé de consulter un psychologue ou un sexothérapeute.
Dans un premier temps, il est recommandé de privilégier les câlins et la tendresse et de ne pas « forcer les choses ». Si le manque de désir est apparu après une grossesse, la femme a parfois besoin de temps pour se réapproprier son corps. En privilégiant les caresses et les massages avec son chéri, elle pourra le redécouvrir.Il est appréciable d’avoir un compagnon compréhensif avec qui communiquer, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. La communication est la base d’une sexualité épanouie comme on le répète encore et encore.
Si le manque de désir sexuel n’est pas une souffrance pour la femme, celle-ci n’est absolument pas obligée de chercher à y remédier pour satisfaire son partenaire. Si par contre, l’anaphrodisie est mal vécue et devient une souffrance trop importante, alors ça se soigne par une sexothérapie. Ce traitement psychologique permet de comprendre les causes de ce trouble sexuel et de le résoudre.
Ce dysfonctionnement sexuel n’est pas une fin en soi.