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Journée mondiale de la femme : il y a encore du travail à faire

  • Journée mondiale de la femme :  il y a encore du travail à faire

A l’occasion de la journée nationale de la femme, bon nombre de représentants politiques et de médias vont nous faire sortir leur pamphlet habituel et qu’on a déjà appris par cœur : la femme tunisienne possède un statut privilégié, la femme tunisienne est la plus émancipée du monde arabe, la femme tunisienne est à l’égale de l’homme, Bourguiba a beaucoup fait pour la femme tunisienne, … etc.

Cette propagande cache pourtant une réalité beaucoup moins rose et beaucoup plus inquiétante : malgré les réalisations en matière d’égalité et la préservation des droits de la femme , il reste malheureusement de l’encre sur le papier.
L’Etat a beau dire qu’il est garant de l’égalité homme femme et protecteur de la femme contre toutes les formes d’abus, il existe pourtant plusieurs indicateurs qui témoignent de la défaillance des autorités publiques. A commencer par nos médias qui continuent à véhiculer une image très négative sur la femme et qui ne bénéficient d’aucun contrôle de la part des institutions concernées.
La législation tunisienne est encore à la traîne en ce qui concerne, les droits de succession et les congés maternité. Fait plus inquiétant, aucune université publique (ou privée) tunisienne ne renferme une unité de recherche sur le genre et aucun organisme international à vocation féministe n’est présent sur notre sol (je cite par exemple le UN Women).
Tout ce retard reflète, bien entendu, le degré d’évolution de la société tunisienne encore agrippée à ses traditions patriarcales.
Or, on s’interroge sur le rôle de la société civile féministe : Où est-elle ? Que fait-elle ? … A vrai dire, après l’indépendance, les mouvements féministes tunisiens ont toujours été dépendants des régimes : ce sont Bourguiba et Ben Ali qui ont soutenu la femme et qui ont consolidé ses droits. La femme tunisienne, infantilisée par deux dictateurs paternalistes, éprouve aujourd’hui du mal à s’émanciper seule.
Aussi, il faudrait réfléchir avant tout à réformer le féminisme tunisien et à le promouvoir, avant de poser la problématique du statut de la femme dans notre pays.

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