“Il a des sentiments envers moi, cependant, je me sens toujours gênée devant lui”, “Je n’arrive plus à faire l’amour … je me sens gênée par mon ventre, par tout mon corps …”, “Je refuse qu’il me voit nue”, “Il voit mes seins et tout, mais faut toujours que je cache mon ventre”, “Je me dis qu’avec mes vêtements il ne voit rien mais qu’une fois nue il va hurler et voir tous mes bourrelets!!! “. Trop de fesses, pas assez de seins... Nous sommes nombreuses à avoir des complexes. Concentrées sur ces derniers, nous peinons parfois à laisser de la place au plaisir sexuel. L’esprit figé sur nos « trop » et nos pas « assez », nous sommes nombreuses à complexer et nous sentir vulnérables sous la couette.
Lorsque l’on n’est pas à l’aise dans son corps et dans sa sexualité, il est souvent angoissant et déstabilisant de livrer ce que l’on a de plus intime : sa nudité, ses envies, ses orgasmes… Ce manque de confiance entrave toutes les étapes de la rencontre amoureuse.
La sexualité est un langage du corps, des corps. Expérimenter de nouvelles voies de plaisir est favorable à notre épanouissement et à notre enrichissement personnel. Si la sexualité est une pièce dans lequel nous sommes libres d’endosser tel ou tel rôle, il semble important qu’il s’agisse d’un théâtre privé c’est-à-dire privé de spectateur pour nous juger. Faire l’amour, c’est aussi se mettre à nu et en position de vulnérabilité devant son partenaire. Certaines femmes vivent ces instants avec angoisse et développent même des blocages. Pour dédramatiser, rien de mieux que d’en parler !
La gente féminine manque plus souvent de confiance sexuelle, notamment à cause d’une mauvaise image de son corps. Une femme a besoin de se sentir désirable et aimée pour se laisser aller à son désir, une situation moins accessible quand la confiance défaille. Une étude a montré que le fait de se sentir sexuellement attirante était associé à une meilleure satisfaction conjugale (en partie évaluée par les rapports sexuels).
Un constat à nuancer toutefois, puisque les hommes sont de plus en plus sensibles aux injonctions sexuelles, sur la taille de leur pénis, la dureté de leurs érections ou encore sur la nécessité impérieuse d’être performant, une véritable source d’angoisse. Résultat : une confiance sexuelle mise à mal.
Éteindre systématiquement la lumière, un réflexe répandu, au même titre que le vêtement que l’on garde ou la position bien pensée pour dissimuler une partie de son anatomie. Avoir besoin de l’obscurité pour faire l’amour est généralement une question de manque de confiance en soi, voire en son partenaire, dont on cherche ainsi à éviter le regard. Toutefois, cela prive d’un grand nombre de sensations, même si la femme utilise fortement l’ouïe et l’odorat. Surtout que l’homme est, lui, extrêmement visuel et qu’il aime tout à la fois se voir et regarder sa partenaire pendant l’amour. Cette difficulté est assez fréquente mais, à terme, elle risque d’appauvrir la sexualité, et lui ôte beaucoup de sa fantaisie.
Si ces « stratégies d’évitement » nous rassurent et nous aident momentanément à nous sentir mieux, elles ont tendance aussi à nous conditionner. S’accrocher à des rituels est confortable mais cela nous conduit bien souvent à manquer de spontanéité au lit, à ne pas oser aborder de nouvelles pratiques. Or c’est en se laissant aller, en découvrant de nouvelles sensations, que l’on se sent de mieux en mieux dans son corps. Se concentrer sur la respiration de l’autre, sa peau, son odeur, ses caresses, sont autant d’éléments qui nous aident à capter le moment et à nous éloigner de nos prétendus défauts.
Ce conseil semble inutile : tellement facile à dire, si difficile à suivre. Mais tous les corps ont des imperfections et les mannequins n’ont pas forcément une vie sexuelle plus heureuse que les autres ! Les hommes aiment avant tout les femmes à l’aise dans leur corps, assumant leurs envies et leur plaisir… Un corps excitant est un corps qui réagit aux stimulations et profite pleinement du plaisir, et non une « belle plastique » sans défaut. Il est important de ne pas extrapoler, de ne pas essayer d’imaginer ce que son partenaire pense.
Se focaliser davantage sur ses défauts que sur ses atouts fait courir le risque de déraper vers l’insatisfaction chronique : elle paralyse et bloque les ressentis agréables au profit des pensées négatives. Or ce sont ces ressentis agréables qui aident à se réconcilier avec son corps… Même s’il ne répond pas aux normes esthétiques actuelles, il est capable d’offrir des sensations très agréables. A apprécier à leur juste valeur !
Faire confiance à son corps, lors d’une relation d’une vie ou d’une nuit, est une clé indispensable. Il a ses secrets, ses ressources, il sait où aller. Alors pourquoi cogiter sans cesse? Notre corps se débrouille très bien tout seul. Le meilleur moyen de se détacher de la performance est de se reconnecter à son corps en se concentrant sur ses sensations physiques : la douceur de la peau que l’on caresse, l’érotisme des seins, le regard du partenaire et le désir qu’il révèle, la respiration qui s’accélère… L’étreinte est à vivre au présent, en ne pensant qu’à elle, en pleine conscience. Et si les pensées parasites persistent, la méditation pratiquée régulièrement peut apprendre à se focaliser sur l’instant présent.
Se faire du bien est essentiel pour apprendre à connaitre son corps et partager du plaisir avec son compagnon. Se débarrasser de ses complexes est avant tout un cheminement personnel.
Se sentir tranquille, libre de son désir et de ses pulsions, en phase avec son corps… Pas forcément facile, mais évidemment possible, et à tout âge. Une affaire de ressenti, de liberté intérieure et de regard positif posé sur soi.
Plusieurs femmes ne se reconnaissent pas dans la sexualité médiatique. Et avec raison! Ce qu’on nous présente dans les sondages et dans la pornographie n’est nullement représentatif de la femme actuelle. Oubliez ces standards et faites-vous confiance. Le désir ne se commande pas aussi facilement et ne peut être présent 24 heures par jour. La sexualité n’est pas une science exacte. Elle varie et s’adapte selon les circonstances et l’environnement. Plus vous cherchez à être performantes sexuellement, plus vous oubliez qui vous êtes réellement. Faites la paix avec votre propre sexualité.
Avoir cette douloureuse sensation peut se révéler handicapant, voire franchement démoralisant, et mériterait vraiment d’être approfondi avec un spécialiste en sexothérapie.
Habiter pleinement son corps, apprendre à l’aimer pour les (bonnes) sensations qu’il procure pour découvrir le bonheur sexuel.