Du chauffeur privé au chef cuisinier, en passant par l’aide ménagère et le professeur particulier.. la femme est généralement la cheffe du projet qui gère la gestion de la maison : Penser aux vaccins du dernier alors qu’on est en pleine réunion de travail, penser au sac de piscine oublié par l’aîné alors qu’on essaie de finir sa comptabilité, penser au dîner de monsieur et de l’employé alors qu’on est au milieu de la traite, penser aux enfants à récupérer à l’école alors que le vétérinaire vient de débarquer pour une césarienne… La « charge mentale » concerne le fait de penser à tout, et surtout lorsque l’on a des enfants. Plus exactement, c’est le fait de se préoccuper quotidiennement des tâches ménagères, domestiques et éducatives, même lorsque ce n’est pas nécessaire. C’est un travail permanent et invisible
La charge mentale est finalement plus qu’une double journée parce qu’on y réfléchit avant et qu’on pense simultanément à des choses appartenant à des univers différents. « C’est un travail permanent, épuisant, et c’est un travail invisible »
« Quand le partenaire attend de sa compagne qu’elle lui demande de faire les choses, c’est qu’il la voit comme la responsable en titre du travail domestique. C’est donc à elle de savoir ce qu’il faut faire et quand il faut le faire. »
De fait, le souci, ce n’est pas tellement les tâches à réaliser mais plutôt d’être la seule à savoir les réaliser, les planifier, les ordonner et surtout les anticiper!).
Là où l’homme va avoir son esprit tout entier centré sur la planification de ses travaux aux champs ou l’entretien de ses animaux la femme va penser à sa réunion de présentation MAIS aussi au rendez-vous chez le dentiste de son fils et SURTOUT à rappeler à monsieur d’aller chercher sa fille à la crèche.
Ce que nous disent nos partenaires en nous demandant de nous indiquer les taches à faire, c’est qu’ils refusent de prendre leur part de charge mentale. (…) Voilà comment on trouve des pères d’enfants âgés de plusieurs années, qui ne savent toujours pas où leur acheter des vêtements, quoi leur préparer à manger, la date du prochain vaccin, ………
Prendre part de charge mentale, ce n’est pas demander ce que vous pouvez faire, mais c’est pas non plus finir notre tâche une fois qu’on est lancée ! C’est savoir PAR VOUS MÊME ce qu’il y a à faire.
En bref, ce que les femmes souhaitent, c’est de l’implication, de la vraie ! Pas du « Tu veux de l’aide pour finir la vaisselle ? », « Non, ça va (sur un ton sec en contemplant les milles autres tâches possibles à faire dans la maison) ».
Certains diront que personne ne demande aux femmes d’être parfaites. C’est souvent elles qui veulent absolument que tout rentre parfaitement dans les cases. « C’est sûr que rien ne nous oblige à faire toutes ces choses, le problème c’est que quand on arrête, ça pénalise toute la famille. Du coup la plupart d’entre nous nous résignons à assumer seules la charge mentale, en grignotant sur notre temps de travail et notre temps de loisir pour pouvoir tout gérer.
Pourtant, on doit sans doute aussi apprendre à lâcher prise, laisser notre enfant aller à l’école avec une chaussette de chaque couleur, profiter de notre soirée télé même si les mannes de linges débordent et que la cuisine n’a plus rien d’une cuisine. « Revoir à la hausse notre degré de tolérance aux trucs qui traînent, et puis tout simplement aussi être parfois absentes, sans tout préparer et sans culpabiliser. « L’inversion des rôles est souvent plus efficace que la confrontation ».