Il y’a quelques années, le cancer du sein était un tabou qu’on cachait et qu’on n’osait pas dévoiler au grand jour. Aujourd’hui, les mentalités ont bien changé et l’on voit de plus en plus de célébrités qui en parlent et qui décrivent leur vécu avec la maladie dans le but de sensibiliser les femmes et les pousser à être plus vigilantes. Ces personnalités se sont battues contre la fatalité et continuent à le faire. Parmi elles, la comédienne et dramaturge engagée Leila TOUBEL qui nous livre en quelques lignes son témoignage ».
FM:Comment avez-vous réagit face à la nouvelle de la maladie ?
LT: Lorsque j’ai eu mon cancer du sein en 2012, j’étais dans une phase de projets et de travail énorme . A savoir la création de la pièce « Monstranamus » et la direction du festival de Boukornine et pleins d’autres choses qui bouillonnaient dans ma tête. Je peux vous assurer que la nouvelle est tombée dans un moment inapproprié vu les engagements que j’avais.
La première question que j’ai posé à mon médecin : combien de temps devrai-je m’absenter pour l’intervention , le traitement…..pour revenir au plus vite à mes activités. A vrai dire ce n’était pas vraiment une surprise car je savais depuis mon jeune âge que j’étais un sujet a risque ayant perdu ma grand mère maternelle d’un cancer du sein a l’âge de 46 ans.
FM: Quelle a été votre motivation pour faire face à la maladie et la combattre ?
LT: A part le travail et mes projets, il y avait mon engagement dans toutes les manifestations citoyennes. Il m’est arrivé de participer à une manifestation, juste après une intervention, alors que j’avais encore des drains…..malgré que le spectre de la mort m’ait toujours hanté , mon devoir patriotique passe avant tout.
FM: Avez-vous pense à un moment qu’il était injuste que ça n’arrive qu’à vous ?
LT: Pas du tout. J’avais comme un pressentiment. Mais mon obsession après mon ablation restait l’idée de savoir combien de femmes restaient encore ignorantes du mal qui les rongeaient par manque d’informations.
FM:Quelle est votre vision de la vie après cette épreuve ?
LT: Ma vision de la vie reste telle que je l’ai toujours vécue avec laquelle j’ai toujours eu un rapport très bizarre. Vivre tel que je l’entend et non comme le veulent ou le souhaitent les autres.
Je me bats, je m’accroche toujours animée par cette rage de vivre malgré tout.
FM:Votre conseil à toutes les femmes ?
LT: Le dépistage encore et toujours.. Ne JAMAIS se dire que ça n’arrive qu’aux autres. Plus tôt elles le sauront , plus victorieux sera le combat contre la maladie. Il faut les informer, les sensibiliser là ou elles sont. Appeller les associations à organiser des caravanes d informations pour sillonner le pays.
Entretien conduit par Najoua El Kamel