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Au-dessus de la loi : les polygames et le mariage Ourfi

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Au-dessus de la loi : les polygames et le mariage Ourfi
Par HAJER ZARROUK
Depuis le 14 janvier, le statut jadis avantageux de la femme tunisienne ne cesse de dégringoler. Une enquête indépendante de la fondation Thomas Reuters effectuée en 2013, dévoile, avec stupeur, que la Tunisie est le 6ème pays arabe dans les droits de la femme!
Il est ainsi devancé par les pays du golfe (Oman, Koweït, Qatar) longtemps restés à la traîne, mais qui se montrent aujourd’hui de plus en plus féministes.
Parmi les raisons principales de ce recule, figure la réactivation de deux pratiques traditionnelles que même la « sacralité » du code du statut personnel n’a jamais réussi à endiguer: la polygamie et le mariage coutumier ou Ourfi.
A vrai dire, ces deux phénomènes n’ont jamais disparu de la société tunisienne, et ce malgré leur interdiction et les sanctions émises à l’encontre de leurs adeptes. Il reste que depuis la chute du régime de Ben Ali, l’Etat a été sérieusement déstabilisé et certains ont profité de sa faiblesse pour enfreindre la loi en toute licence.
L’apparition du fondamentalisme religieux dans notre pays n’a guère arrangé la situation, bien au contraire, l’augmentation de la polygamie et du mariage coutumier est passée sous silence, voire ouvertement encouragée par certaines actions et déclarations officielles.
Le caractère religieux donne également cette impression d’impunité chez la majorité des polygames et des adeptes du mariage Ourfi qui disent obéir à la loi divine et non à celle des hommes. Du coup, les cas se multiplient devant l’impuissance des autorités concernées.
La démocratisation de la polygamie et du mariage Ourfi dans la société tunisienne reflète, en outre, le travail limité de la société civile. Depuis le 14 janvier, on assiste peu à peu à la disparition de l’Etat providence : l’Etat n’est plus seul garant de l’application de la loi, mais les organismes de la société civile doivent agir en parallèle et être aux aguets face à tout dépassement de la loi jugé dangereux.

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